Brice Llorens photographe

C’est à travers le regard de l’objectif d’un petit appareil Russe anodin, né il y a 20 ans à Léningrad et dont l’ouverture est plus large que la vision de nôtre œil que s’opère cette alchimie visuelle : Le LOMO LCA.

A sa naissance, les fées l’ont pourvu de lentilles « artisanales « dont la conception est le résultat d’un long et méticuleux polissage à base de Vodka !!!!... Elles l’ont aussi doté d’une cellule photoélectrique couplée à l’obturateur qui laisse l’opportunité avec des temps de pose allant jusqu'à la minute de « shooter » de nuit….sans flash !!!...

Cet appareil, Kamarads est (en bon travailleur) parfaitement capable de donner des résultats totalement imprévisibles !!!!... Au programme : Distorsions de l’image, Flous, Contrastes élevés, Saturations et rendus « psychédéliques » des couleurs… Voir d’oublier d’impressionner la pellicule…

Malgré ou à cause de ces défauts, la magie des « shots » s’enclenche…

Double personnalité, Double vue…La mienne et celle du LOMO…

Une Collaboration, une Complicité, un JEU !!!...

A accepter l’importance du non visible dans l’image, ainsi que l’imprévisible dans le résultat final.

A considérer l’appareil comme un « Toy Caméra », en restant indépendant des contraintes techniques qui lui sont propres.

Le côté aléatoire des deux « shots » sur le résultat final fait partie intégrante de mon travail.Cet « «inconvénient » me stimule, au contraire, à porter un regard neuf et intuitif sur mon quotidien. En ayant un réel plaisir à jouer sur les couleurs, les perspectives décalées, les objets, l’espace…Mais aussi avec le jeu fragmentaire et fragile de ma mémoire…

Je m’emploie ainsi à restituer un rendu pictural, graphique qui compte à mes yeux.Un univers onirique et souvent fusionnel entre deux sujets.Le regard, l’imagination se promènent au gré de la texture, du grain de la photo.

Si le Lomo LCA compte à mes yeux, en jouant avec les qualités de ses défauts, d’autres boîtiers tel le Lubitel, le Travellers, Kodak Brownie, Diana me permettent sans être esclave d’une technique sophistiquée, en quête de la photo « belle et parfaite », de retrouver ce côté instinctif, ludique et a priori « pauvre » de l’instant photo-graphique…

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